Levons l'ancre !
Ô mort vieux capitaine, il est temps ! Levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !
Verse-nous ton poison, pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu, pour trouver du nouveau.
Charles Beaudelaire, dans "Le Voyage", in Les Fleurs du Mal, envoyé par SW